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JDC-S02.Ep03 - Le Gang des Frères James (film n°28)

Publié le par Nicolas Ravain

Vendredi 7 septembre 2012 :

Le Gang des Frères James (The Long Riders) – Walter Hill – USA – 1980 – DVD

Résumé :

Composé d’anciens soldats sudistes, le gang de Jesse James écume le Missouri, alternant attaques de banques, de diligences ou de trains. Mais la société de détectives Pinkerton est à leurs trousses…

JDC-S02.Ep03 - Le Gang des Frères James (film n°28)

Amateur de westerns, il y a longtemps que je n’en avais pas eu un à me mettre sous la dent. Alors que le genre était plutôt à l’agonie à l’aube des années 80, après la déstructuration du genre opéré dans les années 70, Walter Hill propose ce western qui tente de revenir aux sources avec un certain classicisme. Il y a donc des bandits, des attaques de trains et de banques, des trahisons et des gunfights.

LA bonne idée du film repose sur son casting : en effet, pour interpréter cette bande de malfrats composées de 3 fratries (les Frères James, les Frères Younger et les Frères Miller), Walter Hill a choisi des acteurs qui sont réellement frères dans la vie : les Carradine (David, Keith et Robert), les Keach (Stacy et James – par ailleurs également scénaristes du film) et les Quaid (Dennis et Randy). Il en résulte une véritable alchimie entre les comédiens, qui renforce cette idée de gang, de groupe soudé et uni.

JDC-S02.Ep03 - Le Gang des Frères James (film n°28)

Car bien qu’il soit question dans le film de Jesse James, célèbre hors-la-loi, figure mythique de l’histoire des USA qui a beaucoup inspiré la littérature, le cinéma, la télévision ou la bande dessinée, le personnage n’est pas au centre du film. Il s’agit avant tout de suivre la bande de malfrats, en s’intéressant à chacun de ses membres et à leurs relations à la fois conflictuelles et fraternelles. Ici, les bandits ne sont pas des idéalistes romantiques, ni des Robin des Bois des temps modernes, encore moins des héros. Seulement des tueurs, des voleurs, des profiteurs, motivés par l’appât du gain et quelques peu traumatisés par la Guerre de Sécession qui a eu lieu sept ans avant leurs méfaits décrits dans le film.

Jesse James est même quelque peu relégué au second plan, et c’est Cole Younger, le personnage interprété avec brio par David Carradine (éternel Bill du Kill Bill de Tarantino) qui tire son épingle du jeu.

JDC-S02.Ep03 - Le Gang des Frères James (film n°28)

Mais ce parti-pris de ne pas mettre un personnage particulièrement en avant et de s’intéresser au groupe dans son ensemble n’est à mon sens pas complètement exploité, et la courte heure et demie de métrage nous empêche de les comprendre tout à fait, d’entrer en empathie avec eux et de bien cerner leurs motivations. Le sujet aurait mérité un développement plus long, pour aboutir à une fresque de plus de 2h qui aurait à coup sûr été passionnante devant l’objectif de Walter Hill, dont la mise en scène classique et classieuse est tout à fait efficace.

JDC-S02.Ep03 - Le Gang des Frères James (film n°28)

Reste de beaux gunfights au ralenti façon La Horde Sauvage de Peckinpah, une excellente B.O signé Ry Cooder, un duel au couteau mémorable entre David Carradine et James Remar (le futur père de Dexter dans la série éponyme) et une apparition d’Edward Bunker, taulard repenti, immense auteur de polar et acteur à ses heures perdues (notamment chez Tarantino dans Reservoir Dogs).

Certes, la photographie n’est pas des plus magnifique, un peu trop rude, mais peut-être est-ce justement pour ne pas donner au film un aspect trop léché et mieux retranscrire la rudesse de cette époque.

Bref, un bon petit western qui fait bien plaisir !

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